Les « skinjobs »
le clament régulièrement : ils sont parfaits et tellement supérieurs aux
humains. Entre eux, ils se traitent comme des frères et des sœurs officiellement
tous égaux, parce que semblables au sein de chaque modèle, parce que tous dotés
de la même « immortalité ».
Mais tout est-il réellement parfait au sein du monde des
cylons ?
Egalité, vraiment ?
Quand on observe le fonctionnement des cylons sur l’Agora, ce
qui frappe au premier abord, c’est qu’il n’y a pas de différences de statut
entre les cylons humanoïdes, ni même d’attitude. Une ONZE se comporte
généralement comme Copper, une DEUX comme Sabine et tous les modèles se
traitent mutuellement avec le même respect fraternel, voire avec amitié ou
tendresse.
Cependant, ils ont tous autorité sur les centurions qui sont
totalement privés de libre-arbitre. Les DEUX les traitent un peu comme des
animaux familiers, les ONZE comme des subalternes. Bref, les « toasters » sont moins égaux que les
autres.
De plus, même si tous les skinjobs ont censément leur mot à dire dans les prises de décision,
on constate souvent que certains ont plus de poids que d’autres. Cela contredit
ce que Korb (CINQ) a déclaré aux militaires emprisonnés avec lui sur l’île de
Scylla. Selon lui, les décisions sont prises à la majorité et avec toute la
logique qu’on peut supposer chez des machines.
Ainsi, Hector (UN) apparaît clairement comme le « chef »
des cylons sur Tauron et son avis est souvent décisif. Sabine a d’ailleurs admis
qu’il avait été désigné comme général pour cette opération. Objectivement, il a
toutes les compétences requises, c’était donc une choix logique. Mais Hector
abuse de sa position dominante et commence à menacer ouvertement d’autres skinjobs (Lukas par exemple).
Des clones, vraiment ?
Au fur et à mesure du temps, la belle unanimité tant vantée
se fissure donc : l’action de sape entreprise par Lukas (SIX) auprès d’Emily
(DEUX) et Sek (CINQ) en est un bel exemple. Cela fait quelque temps qu’il s’efforce
de décrédibiliser Hector auprès de ces deux modèles. Il a convaincu Emily de se
méfier d’Hector, mais cette victoire ne concerne qu’un clone et pas tous les
clones de ce modèle.
Par ailleurs, l’attitude de Lukas est propre à ce clone,
infiltré chez les humains à qui il s’est attaché, que ce soit la fille de
Calpurnia Church dont il est amoureux ou le colonel Nojack qu’il adore titiller.
Autrement dit, Lukas, par les expériences qu’il vit, développe sa propre personnalité. De même que Tommy, le SIX tué deux fois lors de ses confrontations avec le groupe du sergent Modiba : nul doute que ce SIX aura moins d’intérêt et de compassion pour les humains !
D’autre part, on constate que les clones cherchent à se différencier
les uns des autres, ne seraient-ce que par la cosmétique ou les vêtements, qu’ils
développent des goûts personnels. Cela les conduit de plus en plus à s’identifier
eux même ou entre eux par des noms ou des surnoms propres, et non plus par leur
simple numéro.
Au point où nous en sommes dans l’histoire, l’utilisation du numéro ou du nom n’est donc plus neutre.
Au point où nous en sommes dans l’histoire, l’utilisation du numéro ou du nom n’est donc plus neutre.
NB. Les skinjobs ont la capacité de distinguer les clones d’un même modèle, quand bien même ils auraient exactement la même apparence et n’emploieraient pas de nom distinctif. Dans la série, ce sont les autres skinjobs qui décernent le nom de « Caprica-SIX » au clone qui a séduit Baltar pour s’introduire dans la réseau de défense colonial et permettre la réussite de l’invasion. Même au milieu de dizaines d’autres clones, ils la reconnaissent et en font un héros de la guerre.