Originaire de Gemenon, le professeur Théophile Catharon (PJ en sommeil) a envoyé valser foi et superstitions, ce qui l’a un peu fâché avec ses proches. Mais il a trouvé une tâche plus exaltante : retracer l'histoire de l'Exode des Douze Tribus de Kobol.
Catharon était en route pour une conférence à l'université taurique (UT) quand la guerre a éclaté. Pour cette occasion, son contact au département d'Histoire et d'Archéologie était Hector. Il devait aussi rencontrer le professeur Greta Balard qui prétendait avoir trouvé une piste pour remettre la main sur les données de navigation du Galleon.
Après l’exécution de Greta Balard et de ses assistants, Hector a contraint Théophile à reprendre les recherches. Il n'a pas fallu longtemps au prof pour comprendre que les cylons voulaient retrouver le Galleon et ses données de navigation.
Le Galleon, vaisseau mythique des Douze Tribus en exil
Le Galleon aurait transporté les Douze Tribus en provenance de Kobol jusqu’à Tauron où les
guides touristiques montrent encore son site d’atterrissage en plein cœur du
parc Sicyone, à deux pas de l'Agora.
NB. C'est d'ailleurs là que les cylons ont installé leur astroport de fortune après la destruction des astroports civil et militaire de Tauron.
Les historiens sérieux pensent aujourd'hui que le Galleon
était sans doute le vaisseau amiral de la flotte, car il paraît improbable
qu'un seul vaisseau ait pu transporter tout un peuple, même si celui-ci
n'atteignait pas les 20 milliards d'habitants des Douze Colonies à l'aube de la 2e guerre cylon.
Après l’atterrissage du Galleon, les tribus séjournèrent
d’abord toutes ensemble sur la première colonie.
D’un commun accord, les Douze Tribus choisirent de tirer un trait sur le passé et d’effacer toutes les
données concernant leur voyage depuis Kobol.
Car il est écrit :
Athéna leur souhaita
bon voyage avec un dernier avertissement. « Allez de l’avant, vous nos enfants,
et établissez-vous parmi les étoiles. Bâtissez vos maisons sur de solides
fondations et apprenez à vivre en paix, mais sachez-le : ce que vous avez un
jour semé, vous le récolterez au centuple. Ainsi êtes-vous à la fois béni et
maudit, car comme Prométhée nous l’a enseigné, tout ceci est déjà arrivé et
arrivera encore. »
Puis Athéna, la
dernière des Seigneurs de Kobol, se précipita du haut de la montagne sur les
rochers, et elle maudit le sol de Kobol en expirant : « Mon sang est
le premier à couler ici, mais pas le dernier. Quiconque reviendra ici sur cette
terre souillée paiera le prix du sang. »
Rouleaux Sacrés de la
Pythie, Chapitre 13, Verset 13
Mais comme les dissensions entre elles étaient toujours
vives, 11 tribus décidèrent d’explorer le reste du système pour s’y établir, ne
laissant que la tribu du Taureau qui donna son nom à la planète.
Désireux de se construire une autre vie, la plupart des
Taurons quittèrent le site d’atterrissage et s’enfoncèrent dans la taïga,
s’éparpillant le long de l'équateur. Un petit groupe demeura au point
d’arrivée où fut établi le premier astroport permettant de continuer à
commercer avec les autres colonies.
En théorie, les Douze Tribus avaient fait le choix d'effacer les données concernant leur itinéraire
depuis Kobol. Mais les Taurons ont pu faire exception.
Il faut dire que, parmi les Douze Tribus, les Taurons se sont
toujours vantés d'être les plus intelligents (les autres les trouvent surtout arrogants). Ils ont
d'extraordinaires découvertes scientifiques à leur actif, ne serait-ce que la
création des relais en silice qui sont dans le cerveau des cylons. Pour tout
dire, c'est plus ou moins grâce à eux que ces fichus cylons ont vu le jour ! (voir la biographie de Stanislas Berek)
Le Catabase, carte au trésor pour localiser le Galleon ?
Le professeur Balard travaillait sur une œuvre obscure qui
semble être la clé du mystère : le Catabase,
une épopée remontant à 2000 ans (soit l’époque où les humains sont arrivés de
Kobol).
La κατάϐασις
/ katábasis « descente, action
de descendre ») est un motif récurrent des épopées grecques, traitant
de la descente du héros dans le monde souterrain des Enfers.
Le prof travaille d’arrache-pied pour craquer ce qui semble
bien être un code. En effet, les lieux mythiques évoqués dans le poème
indiquent l’itinéraire à suivre pour retrouver le Galleon et correspondent à
des repères sur la surface de Tauron.
Le texte
mentionne en effet le « tourbillon de Charybde », ainsi nommé par les premiers
habitants de Tauron, et le « rocher de Scylla », présenté comme « des récifs sur lesquels vit un monstre
hideux entouré de chiens hurlants et de serpents », peut-être bien les
prisonniers qui jadis travaillaient dans les mines et qui sont aujourd’hui
incarcérés dans la prison de haute sécurité de Scylla.
Une étude
attentive de l’atlas de Tauron lui permet de repérer que les « trois têtes de
chiens blancs, trois têtes tournées vers le ciel noir et encombré de nuages … » sont en fait trois pics montagneux alignés
sur la côte, au large de l'îlot de Scylla. La ligne qui passe par les 3 points
découverts indique clairement une direction Nord-Est, au-delà du Cap Misène.
Pour détourner l’attention d’Hector de l’avancée de ses
travaux, Théophile accepte de se laisser contaminer par la dysenterie. C’est un
pari risqué car on n’est pas sûr de trouver assez de médicaments pour le
soigner.
Tant qu’il a encore des forces, le prof, qui a emporté le Catabase
avec lui au dispensaire, travaille sur cette phrase : «Le palais de
Pluton situé dans les vastes espaces blafards et froids des champs d’asphodèles,
l’abîme impénétrable où dorment nos secrets … »
Dans la mythologie, la Plaine des Asphodèles est un lieu des
Enfers où coule le Léthé (fleuve de l'oubli). Les morts boivent son eau pour
oublier leur vie passée. C’est l’endroit où séjournent la plupart des fantômes
des morts. Les Asphodèles sont des grandes fleurs blanches utilisées pour
fleurir les tombes des morts dans l’Antiquité.
L’hypothèse du Professeur est que le Galleon a été coulé
dans l’océan glacial près du pôle nord de la planète.
Les dernières indications portées sur
son carnet avant qu’il tombe dans le coma sont les suivantes :
- « La porte inébranlable
est digne de ces murs ; Vulcain la composa des métaux les plus durs. Les
mortels conjurés, les dieux et Jupiter attaqueraient en vain ses murailles de
fer ».
- « Des
murailles munies de sept portes noires et de sept verrous, habitées par le vide
et peuplées de fantômes … »
-
« Tandis
qu’ici tu consultes les dieux, de l’un de tes amis la mort ferme les yeux. »
Dans les temps anciens, interroger les dieux ou s’attirer
leur faveur requérait un sacrifice sanglant car « les âmes des morts viennent s’abreuver au sang des victimes ».